2 Août 2019
D'aucuns parlent beaucoup de la charge croissante et impossible à soutenir des pensions, c'est pertinent.
Qui peut, toutefois, me donner des chiffres précis de l'impact net de la charge des pensions sur le budget de l’État?
En effet, il ne suffit pas de fonder des propos apocalyptiques sur les montants bruts payés par le Ministère des pensions mais il est impérieux de tenir compte, primo, de ce ce qui est perçu par le Ministère des Finances par le biais du précompte professionnel et du solde d'impôt à payer ou à rembourser et, secundo, de l'effet retour résultant de l'utilisation de ces dépenses.
Prenons, par exemple, une pension mensuelle brute de 1.750,00 € (21.000 € bruts annuels / 12), ce qui est déjà considéré comme une belle pension, soit 57,50 € par jour bruts (21.000 € / 365) pour vivre et payer son loyer. Bref pas de quoi pavoiser dans la réalité. Ceci n'empêche pas l’État belge, pour un isolé, de prélever au titre d'impôt des personnes physiques 2.700 € ! Cet impôt amène le montant net en mains quotidien à 50 € (21.000 € - 2.700 €) / 365). L'on pavoise encore moins.
Or ces 50 € par jour servent à payer un loyer, acheter de quoi vivre (ou survivre), payer ses soins de santé et j'en passe. Toutes ces dépenses, vu le montant global des pensions payées au niveau du Royaume, ont un effet retour indéniable sur les finances de l’État par le biais de la TVA et de l'impôt sur les revenus.
En un mot comme en cent qui peut me dire ce que coûtent les pensions en pourcentage du budget de l’État compte tenu de ces deux éléments, de même que leur évolution dans le temps puisque l’Armageddon nous est annoncé pour 2030, 2050 ?
A propos un pensionné résident fiscal français paiera, sur cette même pension de 1.750 € / mois 500 € d'impôts... annuels.
Il est évident que la fiscalité des pensions doit impérativement être liée à la notion de la couverture quotidienne des besoins indispensables pour pouvoir vivre dignement. Dans ce contexte 2.700 € d'impôts sur un montant brut annuel de 21.000 € est une injustice sociale. Il y a donc, inéluctablement, lieu d'envisager que les contribuables qui ont, après impôts, un montant net de pension qui est un multiple du montant qui leur est nécessaire pour vivre quotidiennement dignement soient plus lourdement taxés. Ce qui peut être réalisé par un abattement progressif. Dans le paysage fiscal actuel d'un État sans aucune marge de manœuvre c'est la seule voie possible pour redonner à un nombre important, si pas majeur, de citoyens leur dignité.
Stephen G Hürner.