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StephenHurner.com

Actualités fiscales et diverses en France .

Impact économique d'antennes relais, proches d'un bien immeuble. Que disent les études universitaires ?

Au plus votre appartement est proche d'antennes relais, visibles ou non, au plus statistiquement, sa valeur de vente diminuera. C'est la conclusion de la grande majorité des études universitaires réalisées sur base de données, ante et post antennes, On parle d'une proximité de zéro à une centaine de mètres.

Du risque sanitaire lié aux champs électromagnétiques émis par les antennes relais résulte-t-il une moins-value immobilière du seul fait de leur proximité ?

La question se pose dés lors qu'entamant un processus de contestation, lors de l'installation de ces antennes, vous devrez justifier de votre intérêt à agir et qu'en l'absence de leur visibilité vous risquez de vous voir opposer que vous n'en avez aucun, une jurisprudence des tribunaux administratifs, du Conseil d’État et autres instances appuyant cette étonnante approche.

Le préjudice serait-il donc inexistant ? Nous allons démontrer que non, qu’il est lié à l'impact négatif, prouvé par de nombreuses études universitaires, sur la valeur vénale des biens situés à proximité, des angoisses nées de l'exposition aux champs électromagnétiques et s’atténuant au plus on s’éloigne des antennes.

(a)     Les travaux sur la question

(a.1)    Une étude récente publiée en mai 2024 par des chercheurs de l'université de Witwatersrand, Johannesburg (voir infra, annexe), sur l'impact de la proximité des antennes relais de téléphonie mobile sur les prix de l'immobilier résidentiel dans la ville de Johannesburg conclut " Les résultats montrent que la proximité des CPTBS (stations de base des tours de téléphonie cellulaire) a un impact significatif sur les prix de vente de l'immobilier résidentiel. Toutefois, l'impact de la proximité des CTPBS sur les prix de l'immobilier résidentiel dépend de la distance qui les sépare des propriétés résidentielles. Plus une propriété résidentielle est proche du CTPBS, plus l'impact du CTPBS sur le prix de vente de la propriété résidentielle est important".

(a.2)      Une étude américaine de 2019 de Joseph Hale and Jason Beck (voir infra, annexe) de l’Université du Sud de la Géorgie mentionne : « Nous constatons que les maisons situées à proximité des antennes se vendent avec une décote pouvant aller jusqu'à 7,6 % et que tout effet notable disparaît à 450 mètres … ».

 (a.3)      Une étude de 2018 de chercheurs d’universités d’Australie, du Japon et du Sri Lanka (voir infra, annexe) conclut « Les données relatives aux transactions immobilières recueillies dans deux banlieues de la ville de Brisbane ont été analysées … Les résultats ont révélé que la proximité des antennes de téléphonie mobile a un impact négatif sur la valeur des maisons, diminuant au fur et à mesure que la distance par rapport à l'antenne augmente ».

(a.4)        L'enquête américaine de l'Institut national pour la science, le droit et la politique publique intitulée « Neighborhood Cell Towers & Antennas-Do They Impact a Property's Desirability » (voir infra, annexe), lancée le 2 juin 2014 tant aux États-Unis qu'à l'étranger, visait à déterminer si les antennes cellulaires situées à proximité ou sur le côté d'un bâtiment, auraient un impact sur l'intérêt d'un acheteur ou d'un locataire pour un bien immobilier et conclut : « L'écrasante majorité des personnes interrogées (94 %) ont déclaré que les tours de téléphonie cellulaire et les antennes dans un quartier ou sur un bâtiment auraient un impact sur l'intérêt pour une propriété et sur le prix qu'elles seraient prêtes à payer pour l'acquérir. Et 79 % ont déclaré qu'ils n'achèteraient ou ne loueraient en aucun cas un bien immobilier situé à quelques pâtés de maisons d'une tour ou d'une antenne de téléphonie mobile ».

(a.5)     Une étude française de 2012 de Monsieur Eric Olszak de l’Université catholique de Lille (voir infra, annexe), s’appuyant sur des études étrangères souligne « ... Le second facteur portant atteinte aux intérêts des riverains est plus particulièrement lié à la perte de valeur de leur habitation en raison de la présence de l’antenne dans leur voisinage … Depuis le milieu des années 2000, certaines études se sont focalisées plus particulièrement sur l’impact lié à la présence des antennes-relais sur le prix d’une habitation (…) Toutes nous indiquent que le prix des habitations tend à s’apprécier au fur et à mesure que l’on s’éloigne d’une antenne-relais … Ainsi, les antennes-relais semblent être de nature à dégrader la qualité de vie environnementale et avoir également une incidence sur la baisse des prix des immeubles situés dans le voisinage immédiat ». 

(a.6)   Une étude allemande de 2010 de Messieurs Sebastian Brandt & Wolfgang Maennig de la Chaire de politique économique, de l'Université de Hambourg est résumée comme suit: "Nous examinons l'impact des antennes-relais de téléphonie mobile sur les prix des appartements en copropriété à Hambourg, ... (NDLR: analyse de l'impact des stations de base sur les prix dans une métropole entière). Nous faisons la distinction entre les antennes individuelles et les groupes d'antennes. Sur la base d'un ensemble de données de plus de 1 000 stations de base installées à Hambourg, nous constatons que seule la proximité immédiate de groupes de pylônes d'antennes est perçue comme nuisible par les résidents des copropriétés voisines. Pour les antennes individuelles, cependant, aucun effet sur les prix de l'immobilier résidentiel dans les zones environnantes n'a été observé, .... Nous avons contrôlé la corrélation géographique et montré que l'influence des stations de base de téléphonie cellulaire sur les prix de l'immobilier résidentiel adjacent peut être surestimée si l'on néglige d'autres externalités négatives qui sont généralement corrélées avec la proximité des stations de base (NDLR: ce qu'ils veulent dire est qu'il faut tenir compte aussi de l'impact sur les prix d'un environnement existant "déjà négatif sans antennes") - (voir infra, annexe).

(a.7)    Les conclusions d'autres études.

Impact négatif sur le prix de l'immobilier résidentiel

Pas d’impact négatif sur le prix de l'immobilier résidentiel

Auteurs

Résultats

Auteurs

Résultats

Bond & Wang (2005)

L'étude constate une baisse de 21 % des prix de l'immobilier dans un quartier après la construction d'une tour de téléphonie cellulaire.

Filippova & Rehm (2011)

Il n'a pas été possible d'établir une relation entre la téléphonie cellulaire et les prix de l'immobilier.

Bond & Squires (2007)

Les prix de l'immobilier ont baissé en moyenne de 2 % après la construction d'une tour de téléphonie cellulaire.

Brandt & Maennig (2012)

Les prix n'ont baissé que lorsqu'il y avait un groupe de tours. Dans le cas de tours individuelles, il n'y a pas eu d'impact significatif.

Bond (2007)

La valeur des propriétés a baissé d'environ 15 % après la construction de la tour de téléphonie cellulaire

Filippova & Rehm (2014)

La corrélation entre les tours de téléphonie cellulaire et les prix de l'immobilier s'est révélée statistiquement insignifiante.

Mense & Wirth (2014)

Les prix des biens immobiliers situés dans un rayon de 50 mètres ont baissé de 4,2 % par rapport à ceux situés à 100 mètres de l'antenne relais la plus proche.

Demalach, et al. (2016)

Les antennes de téléphonie cellulaire ont un impact statistiquement insignifiant sur le prix des maisons.

Locke & Blomquist (2016)

Les maisons situées à proximité des antennes de téléphonie cellulaire se sont vendues à un prix inférieur, en moyenne, à celui des maisons comparables situées plus loin des antennes de téléphonie cellulaire.

 

 

Aliyu et al. (2016)

On estime à 15 % la baisse de la valeur des biens immobiliers après la construction de la tour.

 

 

Rajapaksa et al. (2018)

Les prix des maisons situées à moins de 200 mètres des antennes-relais ont été réduits de 15 % par rapport aux maisons similaires situées à plus de 200 mètres des antennes de téléphonie mobile

 

 

Hale & Beck (2019)

Le prix de vente des maisons a été réduit de 7,6%

 

 

 

(b)      Théorie économique, angoisse et impact sur le prix de vente.

Selon la théorie économique le prix de vente d'un bien est la rencontre entre une offre et une demande. 

La présence d’antennes relais de téléphonie mobile aura-t-elle un impact sur la demande dans le marché ou se situe le bien ? La question se pose puisque, à offre constante, si la demande diminue les prix baisseront, c’est prouvé mais doit être nuancé car la non-acquisition d’un bien dépend aussi du degré d’anxiété, de la composition de la famille, surtout de la proximité, de l’ampleur du patrimoine des acheteurs … etc.

Les études mentionnées au point (a) supra, y compris celle française de 2012, montrent la relation certaine entre la présence d’antennes relais, d’une anxiété en résultant et d’un impact négatif sur la valeur vénale d’autant plus important que l’on est proche des antennes.

Une étude française de 2021, du Credoc (note 1) vient appuyer les conclusions des études citées au point (a) supra à savoir que, justifié ou non, la présence d’antennes-relais est anxiogène pour leurs voisins. De leur enquête, il résulte que 46% de la population juge les champs magnétiques générés par les antennes relais comme « plutôt pas sûrs pour la santé humaine » (note 2). Par contre les personnes dans la tranche d'âge 25-69 ans ne sont pas rassurées à raison de 70% (note 3).

En prenant comme base de travail les 46% de la population jugeant la présence d’antennes relais « plutôt pas sûre », vu que ce n’est pas parce que l’on est inquiet que l’on ne passera pas à l’acte d’achat, nous prendrons pour hypothèse qu’une personne sur deux n’achètera pas si elle est informée de la présence d’antennes relais à proximité. Ce pourcentage n’est pas linéaire puisque nous avons vu, au point (a), que l’inquiétude décroît en fonction de l’éloignement du bien par rapport aux antennes. Le prix de vente d’un bien à dix mètres des antennes sera impacté négativement par des antennes relais, il ne le sera plus ou beaucoup moins pour des biens à trois cents mètres.

Dans un marché restreint, qu'est celui d'un cercle de trois cent mètres de diamètre avec comme centre le lieu d'installation des antennes relais, une perte de 23% d’acheteurs représente un acheteur sur cinq. Cette perte ne peut avoir, toutes choses étant égales par ailleurs, qu’un impact à la baisse sur le prix d’autant plus si l'on est dans un marché de biens anciens avec une offre de biens neufs quasi inexistante.

Considérer que l'installation de six antennes relais de radiotéléphonie mobile sur le toit d'un immeuble à proximité d’un bien a un impact négatif sur son prix de vente n'est donc pas une vue de l'esprit quoique n’ayant aucune visibilité de ces antennes. Ce n'est pas parce qu'en l'absence de visibilité il serait hasardeux de chiffrer cet impact qu'il n'existe pas, qu'il n'y aurait pas d'intérêt à agir comme me l'a laissé entendre récemment un expert immobilier auprès des Tribunaux.

Il est, ainsi, avéré que la proximité d’antennes relais de téléphonie mobile, même non visibles, crée une angoisse quant à leur impact sur la santé (justifié ou non) qui frappe négativement la valeur vénale d’un bien immobilier. Cet impact, étayé sur des études universitaires concordantes, est d'autant plus significatif que l'on est proche des antennes. Certes ces études, quoique basées sur des faits, relevant de la statistique et concluant en général, ne peuvent conduire à des estimations individuelles de pertes de valeur mais, à part des situations fort particulières, tel n'est-il pas le cas de toute valorisation fussent-elles faites par des "experts" ?

Conclusion: L'impact négatif des antennes-relais de téléphonie mobile sur la valeur des immeubles proches, jusqu'à une distance de cent mètres, existe sans qu’il ne soit nécessaire de le chiffrer, si tant est que cela soit possible, pour justifier d'un intérêt à contester l'installation d'antennes de radiotéléphonie mobile.

Stephen G Hürner

Les notes :

Note 1 : Credoc : Centre de Recherche français pour l'Étude et l'Observation des Conditions de Vie, "Baromètre du numérique - Edition 2021". Présentation du CREDOC https://www.credoc.fr/a-propos/presentation Organisme d'études et de recherche au service des acteurs de la vie économique et sociale - Rapport de 2021 - Rapport réalisé pour : Le Conseil Général de l’Economie (CGE), l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (Arcep) et l’Agence Nationale de la Cohésion des Territoires (ANCT) - https://www.credoc.fr/download/pdf/Sou/Sou2021-4787.pdf

Voir « 5. Les enjeux et précautions sanitaires face au développement du numérique a) Même si la perception des Français tend à s’améliorer, les domaines du numérique ne sont pas considérés comme sûrs pour la santé humaine : p 243 »

Note 2 : page 243 du rapport

Note 3 : page 249 du rapport / 70% = {100-(35%+35%+30%)/3}

Annexe:  Les études confortant le lien entre proximité d’antennes relais, angoisse et / ou perte de valeur d’un bien immobilier.

Plusieurs études universitaires dont une française (2012) confortent l’impact négatif des antennes relais sur la valeur vénale des biens situés à proximité, impact d’autant plus important que le bien est proche.

1. Synthèse

2. En détail

         Mai 2024 " Impact de la proximité des antennes relais de téléphonie mobile sur les prix de l'immobilier résidentiel dans la ville de Johannesburg, Afrique du Sud " par Koech Cheruiyot, Nosipho Mavundla, Mncedisi Siteleki et Ezekiel Lengaram - School of Construction Economics and Management, University of the Witwatersrand, Johannesburg, Afrique du Sud publié dans  le Journal international des marchés du logement et de leurs analyses Issue(s) - Vol. 17 No. 6, pp. 1422-1442 - Article publication date: 1 May 2024.

Résumé: Les révolutions dans le secteur des télécommunications ayant entraîné des conséquences sans précédent dans toutes les facettes de la vie humaine, cet article vise à examiner la relation entre les antennes relais de téléphonie cellulaire et les prix de l'immobilier résidentiel dans la ville de Johannesburg (CoJ), en Afrique du Sud. Les auteurs alignent leur travail sur la littérature mondiale et évaluent comment l'impact des CPTBS (stations de base des tours de téléphonie cellulaire) influence la valeur des propriétés résidentielles en Afrique du Sud. Ils utilisent un modèle de prix hédoniste semi-log pour tester l'hypothèse selon laquelle la proximité des CPTBS (stations de base des tours de téléphonie cellulaire) par rapport aux propriétés résidentielles n'explique pas la variation des prix de l'immobilier résidentiel.

Les résultats montrent que la proximité des CPTBS (stations de base des tours de téléphonie cellulaire) a un impact significatif sur les prix de vente de l'immobilier résidentiel. Toutefois, l'impact de la proximité des CTPBS (stations de base des tours de téléphonie cellulaire) sur les prix de l'immobilier résidentiel dépend de la distance qui les sépare des propriétés résidentielles. Plus une propriété résidentielle est proche du CTPBS (stations de base des tours de téléphonie cellulaire) , plus l'impact du CTPBS (stations de base des tours de téléphonie cellulaire) sur le prix de vente de la propriété résidentielle est important"

         Janvier 2019 " La capacité de nuisance des tours de téléphonie cellulaire sur le prix des maisons à Savannah, en Géorgie " de Joseph Hale and Jason Beck (Université de Géorgie, 11935 Abercorn Street Savannah, Georgia, 31419, USA) publié dans "The Empirical Economics Letters, 18(8): (August 2019) ISSN 1681 8997 »

Conclusion : "Les études existantes sur l'effet de la présence d'une antenne-relais à proximité sur les prix de vente des logements ont donné des résultats très divers et incohérents. Certaines études concluent à un effet important, d'autres à un effet limité et d'autres encore à l'absence d'effet notable. Cet article utilise un nouvel ensemble de données, dix ans de données cadastrales de Savannah, GA, pour ajouter un autre point de vue concernant l'impact des antennes de téléphonie cellulaire sur la valeur des maisons situées à proximité. Nous constatons que les maisons situées à proximité des antennes se vendent avec une décote pouvant aller jusqu'à 7,6 % et que tout effet notable disparaît à 450 mètres. Nos résultats sont cohérents avec les résultats les plus récents d'autres travaux. ...Les effets dans le temps des antennes-relais ont également été examinés et il a été constaté que la décote associée à la proximité d'une antenne-relais est plus faible en période de hausse des prix de l'immobilier qu'en période de baisse des prix de l'immobilier".

         Janvier 2018 " L'impact des antennes de téléphonie cellulaire sur les prix des logements : Données de Brisbane, Australie ", Environmental Economics and Policy Studies, (2018) 20 : 211-224» -  Queensland University of Technology, Australie - University of Peradeniya, Sri Lanka - Kyushu University, Japon - Business Management and Marketing, Asia Pacific Institute of Information Technology, Sri Lanka.

Mentions: « Comme nous nous y attendions, les résultats montrent clairement que les tours de téléphonie cellulaire ont un impact négatif sur la valeur des propriétés voisines, bien que de manière relativement modeste. L'impact négatif diminue avec la distance à la tour, l'effet le plus important se produisant de loin dans les 200 premiers mètres. En outre, la recherche confirme que tous les types de tours exercent un impact similaire sur la valeur des propriétés, bien que les tours aient des effets visuels différents, ce qui démontre que les résidents se préoccupent davantage des effets sur la santé que des effets visuels.

La pression croissante du public contre l'extension des tours de téléphonie cellulaire dans les zones urbaines a créé le besoin de comprendre leur impact sur les prix des maisons adjacentes. Quelques études existantes sont cependant controversées dans leur méthodologie et peu concluantes dans leurs résultats. C’est pourquoi notre étude sur l'effet des antennes de téléphonie cellulaire sur les prix des logements est conçue pour éviter ces déficiences. Les données relatives aux transactions immobilières recueillies dans deux banlieues de la ville de Brisbane ont été analysées en adoptant le modèle d'évaluation hédonique spatiale des biens immobiliers. Les modèles estimés étaient statistiquement importants et étaient largement conformes aux attentes théoriques. Les résultats ont révélé que la proximité des antennes de téléphonie mobile a un impact négatif sur la valeur des maisons, diminuant au fur et à mesure que la distance par rapport à l'antenne augmente ».

         2017 « Examiner la pollution urbaine invisible et son effet sur la valeur immobilière dans la ville de New York » publié dans le New York Real Estate Journal M. William Gati.

Mention : "Comprendre les mesures EMF (champ électromagnétique) pour les sites résidentiels et commerciaux est un domaine relativement nouveau dans l'immobilier. L'installation de tours de téléphonie cellulaire peut accroître les recettes fiscales et améliorer le signal dans les zones urbaines, mais elle suscite également des inquiétudes en matière de santé et de valeur des biens immobiliers. De nombreuses personnes ne souhaitent pas vivre à proximité d'antennes relais et, dans les zones où des antennes ont été installées, la valeur des biens immobiliers a chuté de près de 20 % ».

         25 juillet 2014 « Les antennes de tours de téléphonie mobile posent problème aux acheteurs »  REALTOR® Magazine.

Mentions: "Une proportion écrasante de 94 % des acheteurs et des locataires interrogés par le National Institute for Science, Law & Public Policy (NISLAPP) déclarent qu'ils sont moins intéressés par une propriété située à proximité d'une antenne ou d'un pylône cellulaire et qu'ils paieraient moins cher pour l'acquérir. En outre, sur les 1000 personnes interrogées, 79 % ont déclaré qu'elles n'achèteraient ou ne loueraient en aucun cas une propriété située à quelques pâtés de maisons d'une tour de téléphonie cellulaire ou d'antennes, et près de 90 % se sont déclarées préoccupées par le nombre croissant de tours de téléphonie cellulaire et d'antennes dans leur quartier résidentiel..."

Une étude des prix de vente de l'immobilier serait utile à l'heure actuelle aux États-Unis pour déterminer les rabais que les acheteurs accordent actuellement aux propriétés situées à proximité de tours et d'antennes cellulaires », déclare Jim Turner, président de la NISLAPP. 

L'enquête de la NISLAPP fait écho aux conclusions d'une étude réalisée par Sandy Bond, du New Zealand Property Institute et ancien président de la Pacific Rim Real Estate Society (PRRES). L'étude intitulée « The Impact of Cell Phone Towers on House Prices in Residential Neighborhoods », publiée dans The Appraisal Journal en 2006, a révélé que les acheteurs paieraient jusqu'à 20 % de moins pour une propriété située à proximité d'une tour ou d'une antenne de téléphonie cellulaire".

          2012 : « Les conflits liés à la présence des antennes-relais : l'intérêt d'une lecture par l'Économie de la Proximité - Par Eric Olszak - Université Catholique de Lille - dans Revue d'économie Rég. & Urbaine 2012/3 Août » (1)

Point 5.1 « ... Le second facteur portant atteinte aux intérêts des riverains est plus particulièrement lié à la perte de valeur de leur habitation en raison de la présence de l’antenne dans leur voisinage. La méthode des prix hédoniques permet d’évaluer les variations du prix d’un bien immobilier confronté à une dégradation de l’environnement immédiat. Elle implique de comparer les prix de marché de biens ayant les mêmes caractéristiques physiques et d’affecter la différence de prix constatée à telle ou telle variable environnementale, (RIDKER, HENNING, 1967 ; ROSEN, 1974) ... Depuis le milieu des années 2000, certaines études se sont focalisées plus particulièrement sur l’impact lié à la présence des antennes-relais sur le prix d’une habitation (BOND et WANG, 2005 ; BOND et XUE, 2005 ; BOND et SQUIRES, 2006). Toutes nous indiquent que le prix des habitations tend à s’apprécier au fur et à mesure que l’on s’éloigne d’une antenne-relais. On avait déjà observé les mêmes tendances dans certains travaux qui testaient l’impact de la présence de lignes à haute tension sur le prix des habitations (DES ROSIERS, 2002 ; MAC DONOUGH, 2003) .... Ainsi, les antennes-relais semblent être de nature à dégrader la qualité de vie environnementale et avoir également une incidence sur la baisse des prix des immeubles situés dans le voisinage immédiat. Dans cette optique, les tentatives de médiation semblent plus difficiles entre les riverains et les opérateurs, empêchant ainsi la proximité organisée de jouer pleinement son rôle. Certains concepts empruntés à la sociologie des risques d’abord, à la psychologie sociale ensuite et pour finir sur le modèle Exit-Voice permettent de mieux comprendre les difficultés à trouver un accord entre les parties prenantes».

Point 5.4. « ... Dans le cas des antennes relais, on est alors confronté à une situation un peu curieuse ; si la proximité de la source polluante apparaît évidente et entraîne une mobilisation des riverains, en revanche, le degré d’incertitude qui demeure sur les relations de cause à effet devrait normalement atténuer les revendications. Toutefois, comme nous l’avons mentionné précédemment, la multiplication des contentieux au cours des dernières années porte à croire que dans l’esprit des riverains, les antennes-relais présentent un risque important susceptible d’impacter leur état de santé ». 

        2010:  " Les effets externes ressentis des stations de base de téléphonie cellulaire - Le cas des prix de l'immobilier à Hambourg, en Allemagne " Sebastian Brandt & Wolfgang Maennig
Chaire de politique économique, Université de Hambourg.

Page 5: Nous avons étudié la structure des prix des appartements en copropriété à Hambourg, en Allemagne, qui ont été entièrement mis en vente quelques années après que la population a été informée des risques possibles pour la santé liés aux CEM (champs électro magnétiques). De cette manière, toute réaction passagère des prix de l'immobilier résidentiel à proximité des CPBS (cells phone base stations = stations cellulaires de base) peut être exclue. Cette étude est le premier document hédoniste sur les effets des CPBS sur les prix de l'immobilier résidentiel en Europe et le premier pour une région métropolitaine entière. Sur la base de données détaillées concernant 1 034 emplacements de stations de base de téléphonie cellulaire à Hambourg - un nombre sur lequel aucune autre étude ne s'est basée auparavant - nous avons pu étudier la relation prix-distance entre les CPBS et les propriétés résidentielles ainsi que d'autres questions qui, à notre connaissance, n'ont été abordées nulle part ailleurs jusqu'à présent.

Impact des stations de base cellulaires:

*) Page 20: Le coefficient significativement négatif de DIST_CPBS_100 dans le modèle 1 indique des réductions de prix d'un montant de 2,2 % dans un rayon de 100 m autour des CPBS (NDLR: stations d'antennes relais)  (par rapport aux biens situés à une distance de plus de 200 m des CPBS les plus proches). Pour les distances de plus de 100 m et jusqu'à 200 m autour des stations de base (DIST_CPBS_200), nous n'observons pas de réductions de prix significatives. Dans une métropole comme Hambourg, où les CPBS (NDLR: stations d'antennes relais) sont principalement installées au sommet des immeubles, elles sont manifestement perçues comme moins gênantes par les habitants que dans les zones suburbaines ou rurales. Par conséquent, des réductions de prix modérées à proximité immédiate des stations de base, qui diminuent rapidement à mesure que la distance augmente, sont plausibles.

*) Pages 20-21: Les résultats du modèle 2 donnent une image plus nuancée de l'influence des CPBS (stations d'antennes relais) sur les prix de l'immobilier résidentiel à Hambourg. Les coefficients des variables interactives montrent que les seuls CPBS (stations d'antennes relais qui ont un impact négatif sur les prix des propriétés résidentielles adjacentes sont ceux qui consistent en un groupe de mâts d'antenne. Pour des distances allant jusqu'à 100 m et/ou dans un rayon de 100 m à 200 m autour de groupes de pylônes d'antenne ... , nous observons des réductions de prix de 5,6 % et/ou 1,9 % par rapport aux biens situés à plus de 200 m des CPBS (stations d'antennes relais). En revanche, à proximité des mâts individuels, nous ne constatons aucune réduction, qu'ils soient petits ou grands. Il semble que seule la proximité de groupes de pylônes d'antennes soit perçue comme nuisible par les résidents des copropriétés

*) Page 21: ... La proximité d'immeubles de grande hauteur et d'une mauvaise vue à Hambourg a (donc) un impact similaire à celui des (groupes d') antennes sur les prix des propriétés résidentielles adjacentes.

Conclusions - Pages 21/22: Il s'agit de la première étude hédoniste qui examine l'impact des stations de base de téléphonie cellulaire sur les prix de l'immobilier résidentiel dans une métropole. Nous constatons des réductions de prix de 5,2 % dans un rayon de 100 m autour des groupes de pylônes d'antennes pour les immeubles en copropriété à Hambourg, en Allemagne. Ainsi, le montant des réductions de prix est similaire aux réductions que nous avons observées à proximité immédiate d'immeubles de grande hauteur et/ou de propriétés avec une mauvaise vue. Toutefois, nous n'avons pas constaté d'impact des antennes-mâts individuelles sur les prix des immeubles résidentiels situés à proximité à Hambourg.

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